Le mot réseau vous fait-il peur? Il n'y a pas de quoi .... Vous en utilisez un tous les jours, c'est le réseau téléphonique. Mais ce réseau, nous le verrons, n'a pas que des avantages, du moins quand il est utilisé avec son terminal le plus commun, le téléphone. Sur le réseau téléphonique, vous connaissez le téléphone, le fax, le Minitel, vous connaissez maintenant Internet.
La première chose qui surprend lorsqu'on entre dans le monde magique d'Internet est sa soudaine proximité avec le Japon et New York. Vous pouvez communiquer avec la même facilité entre votre domicile et New York ou entre votre domicile et votre voisin de palier. Cette figure de style est volontaire : dans ce monde où on ne connaît plus son voisin de palier, il n'est pas dit qu'Internet vous aidera à communiquer plus facilement qu'aujourd'hui avec vos contemporains !
A la différence du réseau téléphonique, qui techniquement ne vous empêche pas de communiquer avec les quatre coins du monde, la communication Internet est gratuite. Lorsque vous avez un accès Internet, vous payez éventuellement le prix de la communication entre votre domicile et votre fournisseur Internet, mais pas de supplément de communication que vous communiquiez avec le Japon ou la Suisse.
On sait donc que la communication du particulier avec un autre particulier ou avec une entreprise passera de plus en plus par Internet.
Internet vous offre même la communication avec des gens regroupés autour de vos centres d'intérêt dans des forums ou des canaux.
Si on ne parle plus de communication, mais d'accès à des volumes d'information, on peut aussi dire que le jour où vous vous connectez sur Internet, vous disposez dans votre bureau de la plus formidable bibliothèque de documents que l'humanité n'ait jamais fournie à personne. Ce n'est pas pour autant que vous lirez tous les livres. Ce n'est pas pour autant que vous aurez envie de lire!
Votre bibliothèque, même si elle est en désordre, vous permet de retrouver sans trop de problèmes tous les livres que vous aimez. Par contre, lorsque vous vous rendez dans votre bibliothèque municipale, il vous est, la plupart du temps, nécessaire de consulter un fichier pour retrouver la trace du livre que vous aimeriez lire.
Il en va de même avec les adresses de vos amis, vous en connaissez peut-être par coeur, mais vous avez un répertoire pour noter les adresses des moins proches. Heureusement pour ceux que vous avez un peu perdus de vue, il y a toujours les pages de l'annuaire ou du Minitel.
On trouve trois types d'adresse pour relier un service Internet ou une personne :
Les trois méthodes sont équivalentes, la troisième est la plus en vogue aujourd'hui et nous verrons pourquoi.
Lorsque vous recherchez votre ami Dupont dans l'annuaire, vous regardez d'abord la ville où il habite, puis s'il y a deux Dupont, vous départagez les Dupont par leur prénom. Dupont est donc identifié par son prénom, son nom et sa ville.
Sur Internet c'est la même chose, Dupont est connu sous l'adresse : nom@organisation.domaine
Si vous ne recherchez pas Dupont mais le nom d'une société, vous n'avez que le nom de la société et sa ville à rechercher, sachant que dans la société en question Dupont travaille peut-être.
Sur Internet le nom d'un ordinateur centralisant plusieurs personnes est organisation.domaine
Les domaines sont regroupés en grandes classes :
com désigne les entreprises commerciales,
edu désigne l'éducation,
gov désigne les organismes gouvernementaux,
mil désigne les organisations militaires,
net désigne les organismes fournisseurs d'Internet,
org désigne les autres organismes non référencés.
Ils sont aussi regroupés en pays :
au Australie,
ca Canada,
fr France,
uk pour United Kingdom.
Il est important de considérer que la langue anglaise est la langue d'Internet mondial, par contre dès que vous communiquez avec une adresse se finissant par l'organisation fr, le Français est de rigueur. Ceci n'est pas vrai pour les Belges (.be) , les Canadiens (.ca) qui parlent plusieurs langues.
En jargon Internet, les noms sous la forme nom@organisation.domaine sont dits FQDN (Fully Qualified Domain Name)
Voilà, plus de mystère, chirac@elysee.fr est un français (fr), il travaille à l'Elysée et son nom est chirac.
On peut noter qu'un nom peut être composé, par exemple Gilles.Maire@xerox.fr désigne un Français qui travaille chez Xerox et dont le prénom est Gilles.
Une organisation peut être également composée. Par exemple, paul.prevost@sci.ups.edu travaille dans l'éducation, peut-être dans une université nommée ups, dans le département sci.
Peut être enverrez-vous un courrier un jour à Paul, sans préciser son domaine et son organisation, c'est que Paul est dans la même organisation que vous.
Généralement, pour les adresses courrier, les noms en majuscules sont équivalents aux noms en minuscules mais les accents sont interdits.
Il existe un équivalent des noms précédemment définis, c'est un numéro de 32 bits, que l'on écrit par quatre nombres séparés par trois points.
Par exemple, 192.203.245.63 est une adresse TCP/IP donnée sous une forme plus technique mais moins mnémotechnique que la précédente. Ce sont ces adresses que connaissent les ordinateurs qui communiquent entre eux.
Là aussi on retrouve une certaine logique d'attribution de ces numéros. Le premier groupe de numéros peut être plus ou moins grand (on dit de classe A, B ou C), de telle sorte que plus on réserve de digits pour les premiers numéros, moins il en reste pour la deuxième partie de l'adresse.
Ainsi on réservera les petits numéros de classe pour les très gros sous réseau d'Internet et les grands numéros de classe pour les petits sous réseaux Internet.
Ces numéros IP sont les numéros par lesquels les ordinateurs communiquent entre eux. Mais ils ne peuvent pas être donnés arbitrairement puisque deux ordinateurs sur l'Internet ne peuvent pas avoir le même numéro.
C'est un organisme appelé NIC (Network Information Center) qui fournit les premiers numéros appelés racine du numéro IP , charge à l'administrateur de votre réseau, de vous distribuer les numéros disponibles dans la plage de numéros attribués.
La personne qui administre votre réseau est peut-être un ingénieur système de votre entreprise, ou si vous êtes un particulier c'est une personne chargée de gérer le site de votre fournisseur.
Il est à noter que si vous avez une adresse qui vous identifie, par exemple dupont@ricard.fr, les fournisseurs Internet qui possèdent un certain nombre d'accès simultanés inférieur à leur nombre de clients, peuvent vous attribuer une adresse TCP/IP qui n'est pas fixe.
Enfin l'adresse électronique du NIC, si vous désirez enregistrer un domaine, est hostmaster@nic.ddn.mil. Mais cet organisme vous enverra vers l'organisme compétent de votre pays.
Vous devez juste vous souvenir que généralement vous pouvez (en tant qu'utilisateur) utiliser les adresses FQDN ou les numéros IP indifféremment. Par contre les ordinateurs, entre eux, ne connaissent que les numéros IP.
Concrètement lorsque vous donnez une adresse FQDN à un ordinateur, celui-ci interroge un serveur, qu'il contacte automatiquement, pour la transformer en numéro IP.
Chaque domaine est servi par un ordinateur que l'on appelle serveur de noms qui est chargé de faire cette transformation d'adresse en numéro IP.
Avec les dernières technologies, la tendance est de donner les adresses directement sous la forme d'hypertexte ou d'URL . Comment cela marche-t-il?
D'abord, on place le type de service auquel on s'adresse. Nous verrons que les services peuvent être des serveurs de Web (http ), des serveurs de fichier (ftp ), et d'autres que nous expliciterons plus en détail dans le chapitre sur les Web.
Donc une adresse URL est une adresse de la forme :
par exemple :
http://www.microsoft.com
ftp://www.cern.fr/public
L'avantage de ce type d'adresse est qu'il englobe beaucoup plus d'informations que l'adresse FQDN, puisqu'il comprend:
Souvent le nom du répertoire d'accueil est omis ainsi que le nom du fichier, car le nom service://machine est non ambigu.
Ces adresses URL sont d'autant plus étonnantes qu'on les trouve au hasard de la lecture des documents hypertextes comme celle que vous êtes en train de lire.
Regardons comment cela marche ....
Voyez-vous l'adresse http://www.microsoft.com ? Si vous cliquez avec votre souris dessus il ne se passe rien....
Par contre celle ci http://www.microsoft.com vous amènera sur une page de Microsoft située aux Etats Unis....
Simplement parce qu'elle est de couleur différente.... mais nous verrons cela dans le chapitre sur les Web.
Notons que par défaut votre lecteur de Web acceptera même des adresses URL sans les symboles http://. Ainsi l'adresse www.microsoft.com est suffisante pour se rendre chez Microsoft.
Sans nécessairement comprendre toutes les composantes d'Internet vous devez retenir la convention suivante: les adresses seront nommées dans ce manuel sous la 3 ème forme. Ainsi vous devrez savoir naturellement que :
Cette convention a un gros avantage : une adresse, lorsqu'elle est donnée sous sa forme URL, permet d'y accéder en cliquant dessus depuis votre lecteur de Web. Par contre vous devez savoir la traduire en adresse Internet FQDN pour les outils ftp, news, telnet ou autre.
Mais comment sont connectés les ordinateurs entre eux pour faire ce très gros réseau ?
On trouve :
On peut connecter plusieurs ordinateurs sur une ligne Numéris ou
LS. Pour ce faire on connecte un réseau local Ethernet/Token Ring
ou FFDI sur un routeur connecté sur la liaison extérieure.
Sur les lignes téléphoniques on utilise un TCP/IP pour
liaison série SLIP ou PPP.
Internet n'est pas très vieux mais les informaticiens sont comme les Américains, n'ayant pas une histoire très ancienne, ils adorent célébrer la moindre date. Alors sacrifions à la coutume, et proposons cette histoire d'Internet.
C'est par l'ARPA (U.S Defense Department's Advanced Research Projects Agency) que tout a commencé dans les années 1960 sur le réseau téléphonique avec la technologie des commutations de paquet agrémentée d'une dose d'automatisation (pour que les paquets d'informations trouvent leur chemin pour aller d'un ordinateur à un autre... en passant par un réseau d'autres ordinateurs).
Le but de l'opération? En cas d'attaque nucléaire, trouver un système de réseau d'information qui soit capable de s'auto-configurer si un des maillons venait à défaillir.
La première chose géniale de ce réseau était la volonté avouée de ne pas avoir de structure centralisée de gestion du réseau mais de laisser l'autonomie de chacun des noeuds. Le système fut nommé ARPANET (c'est-à-dire le réseau de l'ARPA).
Le réseau initial ne disposait que du courrier électronique.
Mis dans le domaine public, il fut repris par les universitaires qui y virent une occasion de faire des conférences au moyen du courrier électronique.
Puis, dans les années 1970, l'ARPA continua ses recherches dans l'étude des protocoles de transfert de données entre des réseaux d'ordinateurs, réseaux qui pouvaient être de natures différentes.
Le nom d'Internet (qui élargissait l'ARPANET à l'Inter networking) fut alors adopté et développé entre les différentes universités américaines.
Dans les années 1980, le réseau Internet a commencé son expansion, non plus au travers de l'armée mais au travers des universités mondiales, des laboratoires de recherche, des grosses entreprises.
Un certain nombre d'entreprises de moyenne taille ou des particuliers passionnés ont décidé de s'unir pour créer des services privés, de là sont nés les fournisseurs privés de connexions Internet.
Les années 1990 ont vu le Net continuer à grossir à une vitesse exponentielle, de 10 à 20 % par mois sous l'impulsion du Web.
De 1996 à 1997 la France est passé à 12 % de domiciles
possédant un ordinateur individuel, connaissant une augmentation
significative.